Yves Yacoël 20 temps de Pastillage artistique

La Loge de la Concierge
calendrier des expos à la loge

Printemps des Poètes 2005
Barde la Lézarde invente et lance un nouveau genre poétique:

LA PASTILLE
phonème
en refrain, pilule
de poésie minuscule,
poème en rond qui
commence et finit
par le même
faux nez...

pastille
sur papier, mise
sous sachet, contre mots de
cuistre et rimailles sans faim,
sans contre indication, elle fera
son effet, point besoin
de pharmacien pour
prendre la
pas...

du genre
l'accro s'entiche
mais la poésie des rues s'affiche
se ronde, se balade, se pastiche,
s'apostrophe, s'amourache,
s'enrime, s'arrache,
se blasonne, se friche
et se contrefiche
du...

Roselyne Devichi acrostiches
Katerine Louineau
K-lignes

cdL'Ivres d'artistes
Les cdL'Ivres, un concept original de Barde la Lézarde pour mettre en scène sur papier les "pastilles": 10 à 12 pochettes à CD en papier cousues en tête par les rabats, contiennent textes et images - la première fait couverture, la dernière "colle au fond" - 15 Euros pièce
Publication en ligne et sur papier: soumettre un texte par mail. Il sera éventuellement publié en ligne, puis en cdL'Ivre si un 'mariage' avec un plasticien se présente: Barde la Lézarde fabrique et chacun des auteurs recevra 3 exemplaires finis en justificatif.
Barde la Lézarde
envoyer des pastilles / commander un cdL'Ivre



Pastilles en ligne
tous les textes reçus, par ordre d'arrivée, ceux marqués d'une * sont publiés en cdL'Ivres

AUX CONFETTI
Il y aura cent ans, le 15 avril 1905,
Charles Morice (1861-1919) célèbre critique
du Mercure de France, inventait le terme confettiste
à propos du tableau de Matisse Luxe, Calme et Volupté
présenté au XXIème Salon des Indépendants. Laissons-lui la parole :
« Le groupe des confettistes ne se réduit pas ; bien au contraire il lui vient de
nouvelles adhésions, [ ] En somme, M. Matisse a été mal inspiré d'apporter
au groupe qui déjà en abondait - son talent. Avait-il voulu prouver
qu'on pouvait tout de suite et sans autre initiation,
pour peu qu'on le voulût, passer maître en ce genre ?
Les autres tableaux du même artiste font regretter
le temps qu'il a gaspillé dans cette
pochade aux confettis. »
transmis par Antoine Poncet (le Jeune)



GRAND DON
Thu, 3 Mar 2005 20:08:36 +0100
De: Bruno, Collectif 59 Rivoli <collectif@59rivoli.org>
samedi 5 mars, sur le Pont Marie à partir de 14h30
un « grand don collectif » effectué par des inconnus à d'autres
inconnus. Les donneurs réunissent des objets qu'ils souhaitent offrir
(livres, disques, vêtements, bibelots, bijoux, jeux, divers.),
avec pour seule condition qu'ils puissent être transportés sans encombre
par des personnes circulant à pied. Ils disposent l'ensemble des dons sur le
rebord du pont, sans entraver le déplacement des personnes.
Chacun des donneurs aborde aimablement les passants inconnus
et leur propose de prendre un des objets. Quand
tous les objets ont été offerts, se termine
le ...
http://granddon.free.fr


MISCELLANEES DE PASTILLES*
Claude Chanaud
(en couverture: photo de Gali)
(Claude Chanaud s'est bien amusé à envoyer quelques pastilles: "y compris une qui ne m'appartient pas vraiment puisque je l'ai tout juste arrangée d'un coup de rabot, voire de lime! Mais, effectivement, il s'en trouve dans les oeuvres des poètes... des toutes faites. A très peu près! Ainsi de Jean Richepin, l'Envoi qui clôture LA BALLADE DU ROI DES GUEUX est une véritable pastille à la seule condition d'ôter l'O"*)

O GUEUX, MES SUJETS MES SUJETTES
JE SERAI VOTRE MAÎTRE QUEUX
TU VIVRAS MONDE QUI VEGETES!
LE POETE EST LE ROI DES GUEUX
*comme quoi enlever le O n'implique pas d'enlever le bas la semaine suivante sauf dans Les Bains à Quat Sous où Richepin va se baigner tout nu...

Ceci n'est pas une pastille
Les Bains à Quat' Sous
où Richepin va se baigner tout nu:
QUAND J'VEUX TREMPER MES GUICHES
GRATIS PRO DEO
J'VAS SUR LE DOS
J'AIME SENTIR LES ROSEAUX
(extrait de LA CHANSON DES GUEUX,
mais ce n'est pas une pastille que...)

...pastille en grand flacon Lalique
qui contient des hémisphériques
de substances très odorantes.
Pastilles qui sont transparentes
et se préparent en petits pains
pour le sérail de quelques uns
On aime bien ces petits riens
comme le disait Nini peau d'chien
à la ...

REMISE EN FORME
... une pastille
trop maladroite
ne passait pas la porte étroite.
André Gide néologise
et préconise
qu'une pastillette
est plus commode et plus coquette.
Et c'est ainsi qu'on émoustille
une...

OBSESSION EGYPTIENNE
... les grelots des chapeaux tintinabulent
mais ces fous du dehors sont bien moins que des
bulles !
Loin du milieu, le code est demeuré rigide
pour qui connait les outrancières rumeurs de Port Saïd
Dans l'aube se profile la bascule à charlot.
et John de Pif, dans sa cellule, a les ...
(Mac Chanaud / Claude Orlan)

Caïn Caha
CAIN DIGERAIT MAL D'AVOIR TUE ABEL
POUR UN PAUVRE MOTIF ET UN BIEN PETIT GAIN
TRAVAILLANT PRESQUE A L'OEIL CAR C'ETAIT PASSIONNEL
IL PRATIQUA AINSI LE CRIME CONSANGUIN
MAIS JUSQUE DANS LA MORT TOUT CELA LE HARCELE !
CAR L'OEIL EST DANS LA TOMBE ET REGARDE...
(C C / VH)

une pastille de MAROT... diable!
FAIRE PLUTÔT LE MAL QUE LE BIEN
FRERE LUBIN LE FERA BIEN
ET SI C'EST QUELQUE BONNE AFFAIRE
FRERE LUBIN NE LE PEUT FAIRE
(extrait presque intégral de BALLADES
CLEMENT MAROT 1496-1544)
Transmis par Claude Chanaud

hommage pastillage à Fredo
ou pastille en homille à Jarrille:
Pairs ou marquis par douze : Ubu sans parangon
tremble dans ses chaussures qui meurent sur son erre
à chacun de ses pas. Mais l' orteil patagon
lui taille au creux du sable une nouvelle paire.
(A J & C C)

PROCESSION
De Houilles, de Sartrouville et bien d'autres endroits
une cohorte serrée de parents en vadrouille
était comme un immense et long chemin de croix
des mères de Sartrouville avec des pères de Houilles.



PLATEFORMES DES AUTOBUS*
Corbier
(en couverture, photo May Livory)

Plateformes des autobus
Nous passions par la Rue des Ormes
Pour aller au Marché aux Puces
Voir nos chéries aux plates formes.

Morlaix, sur une pissotière,
De jeunes anars, à la craie,
Avaient écrit défiant le maire :
Edile! Voici nos couilles! Mords-les!

Décidément ce musicien
Sur son piano peu reluisant
Faisait hurler son chat son chien
Avec des Fa des Si déments.

Auscultée par son mèdecin
La vieille femme du Vexin
Apprit qu'elle avait le sang thé
Et sous la peau les os sculptés.

L'appeau permettant d'attirer
Devant nos fusils les oiseaux
Et les canards pour les tirer
Valait de nos fesses la peau.

Verlaine le poète est mort
Il n'avait pas la soixantaine
Mais un autre a pris son essor:
Rimbaud poète né vers l'Aisne.



POIGNEE DE PASTILLES*
Jean-Louis Vincendeau
(couverture et intercalaires: pastilles photoshop de Laurent Rousseau)

Heure de pointe,
avec son museau pointu
elle file à toute allure
pour être à l'...

Ophélie
fait son lit
dans les feuilles de saule,
seule,
elle fait son ...

Rouge,
un hercule rouge
broyant un autre
qui se fait un sang d'encre
voit ...

Volupté
à Bali
sur la route d'Ithaque
pour un Ulysse détourné
par le luxe, le calme et la ...

Heureux
cachalot en mer
de Chine,
toujours ailleurs
toujours ...

Diable
funambule réchauffé
qui traverse la mare
avec un chevalier,
la mort et le ...

Cafard
cosmique,
ciseleur sur fond de pierres
qui moussent et bourdonnent
a le ...


HISTOIRE BERBÈRE UN PEU BARBARE*
John Gelder

1
Joli Berbère, sorti des
Sables gravides et chantants
Appâtant le voyageur solitaire
Qui est un diable comme le dit le proverbe
Et qui va te connaître parmi les troubles sujets du Prophète
Dont tu portes le Nom
Incube dans le Jardin de l'Aube nouvelle
À quelle damnation nous exposes-tu,
Habibi
Oh, barbare joli !

2
Tout bouge
Trous bougent, bouts bougent
Les pèlerins bougent,
Ça bouge,
Rongés par la démence d'être-là, phallhystériques
Toucher, toucher la grille de l'icône ; se frotter
Des paumes le visage en pleurs
Se lacérer, racheter le trou
Dans le Nadir enfoui
L'extrémité du bout
En bougeant
Le tout.

3
Diable !
À quoi sert-il de se démener
Pour obtenir d'un
Potentat jaloux la grâce
D'un voyage céleste pour cet ange aux ailes liées,
Alors qu'aussitôt émigré dans le royaume
Des divinités profanes
L'ange se mue en
Diable ?

4
Ma boule roule
La calèche déboule
Marcher dans le Chott, la horde
À ma botte, je me cache dans les fourrés
On me poursuit à la bourrée,
Allah suprême témoin
J'évite un coup de poing,
Sous ton chéchia noir,
Tu me fouettes du regard
Je me roule en boule
On me traite de
Maboul

5
Je bêle,
je felle, je brame
je bous. Ton bout chaudement
offert me rend fou. Je felle, je bêle
je bous, je brame. Ta sève en moi répandue
m'enivre l'âme. Je grogne, je brame,
je felle, je bêle. Apaisés nous
reprenons le chemin du
Djebel.

6
Maudits, hélas
Nous sommes maudits
Je ne puis boire ta détresse
Tu ne peux manger mon désespoir
Maudits donc nous sommes
Gardez vos rires, vos quolibets
Ces chantantes figures alanguies ;
Maxi-perles pour mini-vies
Désunies pour le
Grand-oeuvre,
Ni grande passion
Ni symbiose,
Hélas, maudits
Nous sommes
Sans même avoir
mot dit.

7
À mi-parcours
Dans la bombance
On se déhanche, tous
Les corps complices dans la danse
Et l'on boit, chants de chairs, on y voit clair
On frappe des pieds et des mains, on est là
On n'est rien, ivre de rien, avec
Son trou et son bout, jaloux, filou
Gentil, puéril, la lune est pleine
Amour-haine, un dromadaire
Dans la bouche, non le
Désert n'est pas louche
Ni tempête ni tsunami
Juste une fête entre
Amis

OFFRE SPECIALE
*
May Livory, avec des collages et copy-art
en hommage à Léonard de Vinci, l'inventeur de la pastille de vache, ancêtre du bouillon Kub

Extrait de vache en pastilles, tout un art
En consommé, une des inventions de Léonard,
Le Vinci,
Précurseur économe et gastronome, dans le souci
De nourrir la troupe avec une soupe extra.

Sous transparence tendue,
On trouve depuis la viande en portion congrue.
Le sceau du consommable
Est apposé sur l'innommable
Plastifié dessus dessous.

Chair calibrée, débitée
En rondelles, fixée
Sous vide,
Belle nature morte impavide.
Simple visa quotidien pour survivre à pas cher.

Pactole nutritif bien calculé, le rabais est sensationnel
Sur cette ration d'irrationnel
Tracée, codifiée, sécurisée, mitonnée,
Coloriée, distribuée et achetée conditionnée
En pack compact.


Posté par rod le 17/6
(pastille verlan)

Daval l'échevin faux cool
S'enterra lui et sa mémoire
Sa bière est un comptoir zingué normé anti-odeurs
Son tombeau une cuve fermentant les destins jaunis tombeurs
Orgie d'orge et houblons au henné
Cavale de déménageurs à bras ouverts
Commune en sa fosse commune
Faubin la croix suppliçons partout
Charrue sodomite devant les boeufs coupés
La levrette à cheval sur le facteur et pot
Nîmes la ville morte en embolie d'amour
Bunker ne saurait mentir
Sorti de Paris perdu le paradis
Saoûl de chez Kader
Fou de chez Riton Imbert
Innombrables les bars les barreaux les barettes
What's up in the Wax nous fûmes fax à fax
Sur place que révoolez vous que me casse
Le cul soufflant vent de l'histoire
Lappe suce le quartier fait-tout à demi
Aucune vague ne sait qu'elle sera suivie
Portons toast au génie que total-fina dora:
il faut prendre la bastille Valda.

SACS DE NOEUDS*
et bouts de ficelle
May & Bruno Livory, texte et copy-art
(figures croisées du rouge et du vert)

Noeud de jambe de chien,
Chienne de vie de bâton de chaise, noeud de vache,
Vaches de noeuds de cabestan, de tête de Turc, de cul de porc...
De port en port, que de durs noeuds de vie a le marin!
Ringard du Nord ou de l'Est,
Laisse-toi faire, de lance, que n'es-tu sur l'écu des Borromée,
Mais tissé, reprisé, rapetassé par Lacan?
Quand des labres, très vieilles, de mer,
Meeerveilleuses incroyaaableues
Bleues horizon,
Zonzonnent du violon,
Longs sont les sanglots!

Lots de noeuds gordiens, en veux-tu? En voilà!
Là où elle se produit, l'erreur est corrigée,
J'ai fait le séminaire, j'ai lu le bréviaire,
Air et paroles, tout est clair, je sais lire et défaire les noeuds!
Oedipe résolu par le cercle plié,
Pli et troublant symptôme en plusieurs tomes,
Thomé et Soury, ficelles, trucs circulaires, inconscient et chaînoeud :
Noeud de trèfle, rond et huit, bout à bout,
Boucle réparant le faux noeud,
Faune Joycien, me voilà inversant le rouge et le vert.
Vers le retournement du réel, j'erre avec l'Autre.
Autrement maintenu par le corps clos.

Lots neufs sacrifiés au rabais,
Baisse-toi, requin! Régale-toi, c'est à saisir :
Zircon, confitures, candidatures, vergetures, ratures, conjonctures,
Turgescences, essences, ciels de lit, tout doit disparaître!
Paraître et aîtres, voiles et voiliers, maisons et jardins, cours et bois!
Bois sans soif, ça dénoue l'appétit, ça réchauffe!
Feu follet!
Laide vache qui ris,
Ris du veau doux aux petits oignons, mijoté à feu doux!
Double les bouchées, fais t'en une ventrée!
Très serrée, la ceinture inconsciente qui entrave
Ravage, tord, triture et torture à merci ce corps d'âge!
Cordage, corde à noeuds et cordelettes...
De lettres épris, reprends donc les noeuds de tête,
Tête de ... !

CANONS ETONNANTS
Pour Peter Klaus de Freie Unversität Berlin
et May Livory de Barde la Lézarde,
« pastille », ou plutôt « j'ai lu le ...» poétique*
ET TONNANT
Blogodo! Voilà que tonnent
soudain les canons étonnants
des littératures francophones
à Berlin, en docte Symposium
en grand paintingue, en grande pompe.
Devrais-je être dans mes petits souliers
pour éviter de débarquer
là-bas avec mes gros sabots
de petite marronne insulaire?
Gare à ne pas faire la bitako,
la quasimodo grosso modo
dans ce cénacle universitaire
où, trompeuses, sonnent et claironnent
les trompettes de la renommée,
où se mettent en perce ces mystères
d'iniquité.
Hors de question que je détone.
Woy papa'y ! Voilà que résonnent
les canons et les perspectives!...
Manman, voilà qu'on raisonne:
sont-elles mortes ou vives
nos Belles-Lettres francophones?
Pour ma part je ne m'en soucie guère.
Ni maîtres ni métropoles
Ni Dette de sale fric pour l'Afrique
ni règles ni normes
ni code noir ou blanc
ni lois pour atteindre l'Idéal
ni canons tonnant
ne m'étonnent.

© Suzanne Dracius, Port-Royal, 29 juin 2005
*Nota bene: La pastille est un médicament poétique qui finit et commence par le même phonème à la rime. Vu la forme oblongue de mon poème, il s'agit plutôt d'une gélule -un 'art poétique' admnistré en "j'ai lu le..." fabulodrame.
(en appendice de 'Lumina Sophie, dite Surprise', fabulodrame historique, Desnel 2005)


Face à tout je suis coi
Rien n'est acquis
Etre en émoi
Est un atout
Chacun son camp
Il n'y a pas de quoi
Je perds la...

Quentin Perochon, 19 septembre 2005

Blasons à la ville aimée
Jeu de pastilles, rimes en tête

Le jour
Se lève sur tes faubourgs.
Transpercées de lumière, tes grises loques de brume
Enfin s'effilent et fument.
Ma vil
le !

Ile assise
Sur une terre indécise !
Bloc sur bloc, mur après mur, pierre à pierre,
Te bâtir en hâte, inachevée te défaire et sans fin te refaire,
Ma v
ille !

Vile ambition
Des princes au nom desquels ta fondation,
Ta dévotion, tes conversions, tes révolutions, sont le jouet
De mille fortunes variées,
Ma
ville !

A villipender
Tes insalubrités, à tant désirer t'amender,
Qu'on se complaise toujours! Tu es belle de tes cicatrices,
De tes appendices, de tes rues subreptices,
M
a ville !

Ma vie le ressent,
Ce besoin de toi, inlassablement,
Me ramène à tes labyrinthes où geint une intranquille houle.
Tu me portes, je te foule,
Ma ville !

May Livory, pour Prospopées Urbaines, éditions Desnel, Mars 2006
(recueil sorti au printemps des poètes 2006)

 

à suivre...