&loge 2 l'Autre
à La Loge de la Concierge
tissages d'imaginaires
& aboutements artistiques
& hybridations textuelles

12-19 mars 2008
vernissage mercredi 12
exposition 15-20h
tous les jours


en ligne:
textes, images et pastilles trouvés dans la boîte à mail-courrier de la concierge tout le printemps, en work-in-progress jusqu'au marché de la Poésie
(19-22 juin pl. St Sulpice Paris 6°)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

participer:
info: La Lettre de la Concierge
envoi: casier à mail-courrier

 

La Loge de la Concierge

14 rue du Pont-Neuf 75001 Paris
RER Les Halles, Météor
Métro Châtelet, Pont-Neuf, Louvre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

accueil shukaba.org

La Loge de la Concierge, petit théâtre des destins croisés, se propose comme lieu -réel / virtuel- d'éloges, d'églogues et d'élections, où se fabriquent tissages d'imaginaires, aboutements artistiques et hybridations textuelles

Mirella Rosner, l'autre croqué sur enveloppes et livres - Henri Maccheroni, Postériorité d'Eroto-woman, collage en vanité - Jean-Pierre Guay, Eloge du modèle - May Livory, Par tes yeux, collages sur triturages - Eugénie Kuffler, Cuba 1998-2007
Vidéoprojection du film "Dédale" de Sonia Cantalapiedra
Textes au mur: John Gelder, Suzanne Dracius, Isabelle Dormion, Rudy Gerdanc, Sonia Cantalapiedra
mercredi 12: Eugénie Kuffler: Conférence au Louvre, de son spectacle Una mata en una lata
vendredi 14, 20h: extrait de Un trajet dans la nuit en cours de création, Diane Weber-Seban et Maxence Germain "en loge"
mercredi 19,18h, Hot Chills: L'Histoire d'Omar Ba, le Peul (Eugénie Kuffler - piccolo et Francine Mercier - récitation, Hélène Bass - violoncelle)



JOURNAL D'UN JOUR AU MUR: &loge 2 l'autre
Miscellanées
, extraits entrelardés de bribes (en rouge):

Comment n'aurait pas redouté le bruit des armes et le choc des combattants, un homme qui craignait qu'une voyelle ne vînt en heurter une autre, ou qu'un membre de phrase ne fût plus court d'une syllabe que son membre correspondant. (Plutarque)


...Une folie raisonnable qui trouverait partout preneur. Le cadre ordinaire toujours s'y prête. La moquette est de couleur neutre.Tout est incolore. Fonction, fonctionnel. Appuyer sur le bouton. On appuie, on déclenche (la parole évidée?). La banalité des propos, cette cruauté généralement consentie, prend les formes ritualisées d'une mise à mort. «Déjà, quand je l'ai vu, je n'ai pas rêvé, il appuyait quatre fois sur le bouton de l'ascenseur, c'est incroyable». Condamnation de la singularité.
L'anodin érigé en norme, pénalement exigible. (...) Perverse, la banale. Toxicité du banal, alter-ego.
(Isabelle Dormion, in Turbulences journal en ligne- Portraits, collages, fictions: La Banale, 10 janvier 2006 Turbul10)

Portrait de l'un
A l'un je dis ceci à l'autre je dis cela. Ce qui est dit l'est selon le degré d'inclinaison. L'inclination n'entre pas en compte. L'un incline la tête comme ceci (j'incline, je montre), l'autre comme cela (j'incline, comme un volatile). C'est aussi simple que ça.
Portrait de l'autre
Il est là partout à son aise. Il s'appellerait Damien (que ça ne m'étonnerait même plus). Il ne semble pas savoir qu'il est, comme tout un chacun, mortel. A qui appartient-il de le déniaiser? Séance tenante, à moi.
(Isabelle DORMION, ibid Turbul10, voir aussi les dernières de Turbulences journal en ligne)


J'ai promis un dialogue entre mon âme et l'autre; mais il est certains chapitres qui m'échappent, ou plutôt il en est d'autres qui coulent de ma plume, comme malgré moi, et qui déroutent mes projets.
(...) Je voudrais que cette page de mon livre fût connue de tout l'univers; je voudrais qu'on sût que dans cette ville, où tout respire l'opulence, pendant les nuits les plus froides de l'hiver, une foule de malheureux dorment à découvert, la tête appuyée sur une borne ou sur le seuil d'un palais.

(Xavier de Maistre, in Voyage autour de ma chambre, coll. Mille et une nuits)

Je passe mon temps à la fenêtre. Un carrefour comme ici, c'est animé. Du temps des Halles c'était pas du tout la même vie. Les gens se croisaient. Ceux qui finissaient leur nuit, les forts, les fêtards du pied de Cochon et ceux qui prenaient le boulot dans les bureaux, d'abord le ménage, après les employés de la Samaritaine et les cols blancs. On se saluait avec ceux qui s'envoyaient leur petit noir au Clair de Lune. Encore un bistrot qui a disparu. Disparu. On ne se cause plus maintenant ni bonjour ni bonsoir. Les gens ont la trouille. Comme les chiens faut pas les regarder aux yeux sinon ils aboient. Ils aboient. Là je vois tout sans être vue les gens ne lèvent jamais les yeux ils regardent leurs pieds pas le ciel. (May LIVORY, interview fictive de Reine, la concierge du 14, 1992, in La Petite Loge Illustrée)
L'autre n'est pas celle, pardon, celui, merde ceux, qu'on croit...
- ...
- Laisse-moi t'expliquer. Il y a eu un Avant et un Après. Je suis une figure hybride, féconde, foncièrement féminine séparée de moi-même, de mon Autre placentaire, avec qui j'ai vécu en symbiose, en osmose absolues durant vingt-cinq ans. Nous fûmes dès notre naissance (événement consigné et géré par The Royal Institute of Science) séparées de nos parents biologiques que nous n'avons hélas jamais connus, je te dirai pourquoi. On était parfaitement symétriques. Enfance, scolarité, adolescence, collège, je ne me souviens que d'une vie unique, un maelström de félicité et d'amour, Hanah et moi, moi-Hanah et Hanah-moi, voluptés indicibles, joies ineffables que nos rares séparations n'entamaient guère.
- ...
- Un rêve délectable, tu ne crois pas si bien dire, comme marcher dans Londres et savoir que tout ce qui pouvait m'arriver était aussitôt mis en partage avec Hanah-moi ou inversement. Absolument unis, même dans la séparation.

(John GELDER, extrait de Félicité autre mère)

Avant d'extérioriser il faut intérioriser
(Max Jacob, cité par Liliane Giraudon dans Mon Jacob, site Inventaire-Invention)
La dive porte s'entrebâille :
Sans procrastiner, Pandora,
Sur tréfonds de vifs incarnats,
Laisse gloser ces fronts d'éxégètes factices
Sur les indécryptables essences métisses.
Abandonne-leur ces pâleurs,
Ce qu'ils érigent en valeurs.
Quitte-les, ces pisse-copie !
D'Afrique et d'Inde et d'Utopie,
Dans l'entrebâillement de la porte, là,
Paraît ton présent, Pandora.
Parée à ta Révolution,
Telle une ultime Abolition,
Parée, oui, de tous les dons,
Femme debout sur fleurs levées,
Écarlates, écartelées,
Bien plantée,
Fermement campée
Dans la confusion de tes sangs.

(Suzanne DRACIUS, extrait de L'entrebâillement de la porte, À Marie Gauthier, pour le 10 Mai, in memoriam, 2007)

Le seul droit sera la force, la conscience n'existera plus. Le lâche attaquera le brave avec des mots tortueux, qu'il appuiera d'un faux serment. Aux pas de tous les misérables humains s'attachera la jalousie, au langage amer, au front haineux, qui se plaît au mal. Alors, quittant pour l'Olympe la terre aux larges routes, cachant leurs beaux corps sous des voiles blancs, Conscience et Vergogne, délaissant les hommes, monteront vers les Eternels. De tristes souffrances resteront seules aux mortels.
(Hésiode - Les travaux et les jours)
-La conférencière est habillée comme Humphrey Bogart dans "Our Man in Havana", avec en plus un foulard sous son panama, genre John Galliano. Elle se place devant les portraits photographiques, elle parle avec un ton sophistiqué.-
A la conférence "Métissage et origines de la mondialisation" lors du Colloque international "L'expérience métisse", organisé par le musée du quai Branly à auditorium du Louvre, les 2 et 3 avril 2004, Monsieur Serge Gruzinski, du CNRS (Centre National de Recherche Scientifique), auteur de "La Pensée métisse", Paris, Fayard, 99, dit, entre autres choses, qu'il « ne vint pas à l'esprit des conquistadores Espagnols au Mexique au 16e siècle de penser les Indiens autrement qu'avec une pensée aristotélicienne, une pensée distanciée», « la même qu'il utilisait pour s'adresser à nous», ajouta-t-il.

(...)
E finalemente Señor Luis Felipe de Alencastro, universidad París-IV, dit qu'il «existe des espaces propices aux métissages - zones frontalières, ports, ou villes situées aux croisements des routes de caravanes...»
(extraits de Conférence au Louvre, Eugénie KUFFLER, adaptation Paris février 08).


TOUT EST EGO
Décidément je ne peux me
débarrasser de mon ego
je signe je date
encore de l'ego
ok- mais je ne suis pas le seul
il y a de la companie
pas le moindre
petit morceau de vie sur terre
végétale, animale ou humaine
qui ne soit pas ego
(BEN)
Balthazar: Je l'aime bien votre rire 
Lili: Je n'ai pas ri encore
Balthazar: Ce n'est pas grave, je l'aime bien quand même
(Tous deux s'assoient sur un banc)
Lili (sourit): Pour lui, il fallait que je sois une femme modèle (Elle reboit une gorgée). Une femme qui plaise à son petit milieu À ses amis frustrés par l'envie de vivre (elle reboit une gorgée), à sa petite famille
Balthazar: Oh la famille! M'en parlez pas, quel fléau !!! Ça devrait être éradiqué ce truc-là... Beau-père... Belle mère... Beau-frère... Enfin tous c'est trucs-là, quoi ! Qui nous gâchent bien la vie quand même...
Lili (rire): J'irai pas jusque-là quand même.
Balthazar: Maintenant, je peux le dire, j'aime vraiment votre rire.
(Maxence GERMAIN extrait de la pièce en cours de création Un trajet dans la nuit)

La condition humaine n'est qu'une histoire de récits. Nous connaissons tous des gens beaux qui n'ont jamais connu l'amour, parce que l'amour n'a rien à voir avec la beauté, mais avec la force du récit. (Tarun J. Tajpul)
Habitantes, dialogo imaginario
El autor: Habitantes es una mirada de la ciudad hecha desde el hombre marginal. De ahí el deseo de no nombrar a nadie, de ahí el delirio de sus personajes, de ahí su inevitable desolación, su -a veces- atrofiada esperanza.
El prologuista: Sí, estas narraciones, cargadas de un amplio conocimiento del tema y a manera de preocupación filosófica, hurgan las mentes humanas de seres marginales, de seres enfrentados a situaciones límites de violencia, desgarrados por sus propias contradicciones. El estudiante dice "El amor no existe sino como un sórdido rencor hacia el otro". El transeúnte: "En ocasiones los dolientes encontraron la muerte tirándose a cubrir con sus cuerpos los inertes cuerpos amados"
(...)
El autor: Sin duda, es un libro oscuro y sus matices, creo, están emparentados al expresionismo. Los mitos se insertan en la geografía urbana y son varias las referencias propiamente literarias. Sobra decir de cómo Medellín, Bogotá, París (y otras ciudades -pensó el prologuista- cuyo relieve, como un fondo escénico, imprime una obsesiva referencia a la altura) están en estos Habitantes. Espacios de la alucinación, de la muerte y de los sueños. Hombres y mujeres que son, a su modo, anónimos-demiurgos, confrontados todos a su frágil y fugaz permanencia en el papel.
El prologuista: Tu obra pivotea alrededor de dos elementos, la muerte como contenido y la música como forma para contrarrestar la angustia inherente a la idea de la muerte:
- El conductor de un vehículo hacia la muerte, en donde él es también uno de los pasajeros.
- La muchacha se erotiza en la soledad del cuarto hasta llegar al "salto al vacío".
- El cartógrafo y El arquitecto diseñan un ciudad ideal, sin olvidar las manchas de sangra.
- El lector confunde la realidad con la fantasía y encuentra a su "madre violada en medio de los libros de la pieza, revolcados, deshojados, manchadas las letras con la sangre de su sangre" y se va a perseguir niñas que a su vez van a perseguir conejos.
- El niño "Lanza una última mirada al hombre muerto," que quizás sea su padre "y se vuelve a la cama".
- El militar, soliloquio del enano fascista que llevamos dentro.
- La prostituta después de "una aburrida sucesión de líquidos excretados y no compartidos, de glándulas mamadas, de gritos reprimidos o con mordiscos en la piel" encuentra en un joven el amor de su vida,] ¿o a su hijo?
La galería de las atridas continúa, mas queda en el lector la satisfacción de encontrar liaison entre los personajes e indicios -sugeridos o imaginados- para asimilar el conjunto, como una no/vela que se configura mientras se metamorfosea.
(Rudy GERDANC, Prólogo al libro del escritor colombiano Pablo Montoya)

Cette drogue terrible -à savoir nous-mêmes- que nous absorbons dans la solitude
(Walter Benjamin, cité par Liliane Giraudon, dans Mon Benjamin, site Inventaire-Invention)
Chaque instant Léo défie la mort ; avec ses poings, avec les poèmes qu'il compose, ou avec l'alcool.
- Si on boit, quelque part, c'est pour combler un manque, ou pour (silence) mais en aucun cas c'est pour passer le temps, c'est clair, c'est plus pour combler un manque, ou pour essayer de rétrécir un vide
Je le questionne :
- Et le manque le plus flagrant qu'on peut ressentir dans la rue?
- Alors là, je vais pas répondre pour ON, je vais répondre pour JE. Le manque qu'on peut le plus ressentir dans la rue, je pense que c'est la solitude. La solitude de savoir que peut-être qu'il y a des personnes qui ont leur foyer, leur famille, des enfants et qui rigolent. Nous aussi on rigole, mais on rigole jaune quelque part, parce qu'on a pas la chaleur familiale quelque part, on a pas toujours à manger comme il faudrait et puis (silence) nous, on survit. Tandis que eux, ils vivent, entre guillemets on vit au jour le jour on a toujours cette obsession, qu'est-ce que je vais faire, où j'en suis, où je vais et qu'est-ce que je vais devenir. Et bon, pour un jeune de 23 ans comme moi, je me dis que je vois la trentaine arriver et j'ai encore pas de solution. Et à 40 ans ? Ça va donner quoi ?
(extrait de Dédale, film de Sonia CANTALAPIEDRA)

L'autre
est l'être auquel on ne s'attend jamais. (proverbe shukaba)
Je suis allé l'autre jour à une exposition d'art japonais destiné aux pauvres de White Chapel. On avait pensé, de cette façon, élever les esprits, et les ouvrir à la Beauté, à la Vérité et à la Bonté. En admettant - ce qui est loin d'être vrai - que les pauvres aient envie de connaître la Beauté, la Vérité, et la Bonté, leur vie même et les lois de cette société qui condamne un tiers des leurs à mourir dans des locaux de la charité publique sont une preuve que cette connaissance ne serait pour eux qu'un fléau supplémentaire. Ils auront encore bien plus à oublier que s'ils l'avaient jamais connu. Si la destinée m'avait condamné à vivre cette vie d'esclave qui est celle de l'ouvrier de l'East End jusqu'à la fin de mes jours, et si cette même destinée ne m'autorisait qu'un seul voeu, je demanderais immédiatement d'oublier tout ce que je sais sur la Beauté, la Vérité et la Bonté, tout ce que j'ai appris dans les livres, tout les gens que j'ai connus, tout ce que j'ai entendu et tous les pays que j'ai visités. Et si je ne pouvais obtenir tout cela, de cette destinée, eh bien, je crois que moi aussi je deviendrais alcoolique pour oublier tout ce que je sais.
Parlons maintenant de ces gens qui tendent une main secourable! Leurs oeuvres sociales, leurs missions, leurs équipes de charité et tout le tremblement, cela peut se résumer en un seul mot : échec. C'est tout à fait naturel que l'on ne puisse parler que d'échec en la matière, parce qu'ils abordent les problèmes avec des idées complètement fausses, bien que sincères. Ces braves gens approchent l'existence des malheureux sans la comprendre le moins du monde. Ils n'arrivent même pas à savoir comment vivent les habitants du West End, et débarquent dans l'East End comme des professeurs et des savants. Ils n'ont absolument pas assimilé la sociologie pourtant simple du Christ, mais se penchent sur ceux qui vivent dans la misère et le mépris de tous avec la pompe de rédempteurs sociaux. Ils mettent pourtant tout leur coeur à leur ouvrage, mais si l'on excepte la poignée de miséreux qu'ils ont secourus de la misère, et l'infime part de renseignements sur l'East End -qu'on aurait pu avoir d'une façon plus scientifique et avec moins de frais-, on doit conclure que leur action a été particulièrement négative.
(Jack London, Le peuple d'en bas, 1902, Phébus, p. 204)

Qui se ressemble trop s'assemblera peu. (proverbe shukaba)
Bonjour,
Remplaçant veaux, vaches, cochons du Salon de l'Agriculture de la Porte de Versailles, je serai avec quelques milliers d'autres au Salon du Livre de la Porte de Versailles.
J'y serai assis derrière une table car c'est ainsi, au Salon du Livre, que l'on reconnaît l'auteur du non-auteur. Le non-auteur, quant à lui, se reconnaît à sa position verticale et à sa déambulation - ou marche - permanente.
Sur la table séparant l'être assis (ou auteur) de l'être vertical (ou non-auteur) des livres sont posés. D'une manière extrêmement judicieuse les livres sont tournés vers le non-auteur. Ce qui signifie que l'auteur-assis, lui, voit les livres à l'envers. Cependant l'auteur-assis n'en éprouve guère de trouble car, bien souvent, il se souvient que ces livres à l'envers sont les siens.
En règle générale l'auteur-assis regarde avec des yeux de braise le non-auteur debout. Par symétrie le non-auteur debout fuit ces yeux délirants et avides. Néanmoins qu'advient-il lorsque l'auteur-assis se lève pour, par exemple, aller s'en griller une ? L'auteur-assis devenant l'auteur-debout doit-il être encore considéré comme auteur ou, verticalité et déambulation advenues, non-auteur ?
Quoiqu'il en soit je serai derrière la table des éditions Diabase, située sur le stand de la Région Bretagne (stand S66) où le vendredi 14 mars, de 13h30 à 18h30, je dédicacerai mon dernier livre "Dix-sept têtes".
A cette occasion voici une devinette (j'attendrai sur place vos suggestions) :
Aux sept péchés capitaux, Franz Kafka en ajoute un huitième. Lequel?
Cordialement
Bruno EDMOND

Il y a peu, lors d'une auto-publicité pour des signatures au salon des kilomètres de livres, je vous proposais une devinette.
J'en rappelle les termes: «Aux sept péchés capitaux, Franz Kafka en ajoute un huitième. Lequel?» Devinette sans réponse rongeant les nuits comme chiens les os, caries les dents et capricornes les poutres, voici: cette faute définitive c'est l'impatience.


L'autre c'est celui que j'aime
Quand il est sincère il me permet de voir leur haine
Eux qui ne me supportent pas à cause de l'épiderme
Est-ce ma peau ou mes mots qui les gênent ?
Je ne sais guère
J'essaie de comprendre à travers leur regard
Où que je sois dans les métros les aérogares
Ce qu'ils veulent c'est que je sombre dans le noir
Seul au monde pas d'amis juste la famille
Les autres me permettent de goûter la vanille
Le vinaigre depuis mon meilleur ami
La tristesse dans mon sang fait partie de ma famille
Je l'aime un peu, beaucoup, à la folie
Elle sera présente jusqu'à la fin de ma vie
Les jours passent, les autres filent dans leurs yeux
Les mêmes mots, les mêmes rimes
Leurs rétines accablées de voir mon sourire
Provoquent dans leur corps de grands éclats de rire
Ce qui ne tue pas rend beaucoup plus fort
Quitte à se blesser ou même se mutiler le corps
Rester fort, un jour jaillira la lumière
Toujours fiers de nos origines, banlieusards et fiers de l'être,
Nous autres toujours engagés dans notre révolution
On se tue, on se bat pour gagner notre mission
La réussite pour ambition
Et la souffrance pour munition
L'autre est donc un miroir pour nous même
Qui reflète tous les mauvais côtés qui existent en nous-mêmes
Me permet de rester joyeux dans la souffrance
L'autre me permet de t'aimer, France
ABDEL


Du breacher, ou ethnographie d'un nouvel Autre:
- Ils sont bizarres. Non, ce n'est pas le mot. Mais plus on les observe et moins on les comprend: ils font toujours autre chose que ce qu'on croit qu'ils font ou qu'ils vont faire.
- Une grâce? Vous évoquez Jankélivitch. Je ne sais pas. Par la grâce de l'altération l'être existe. On évoque une connotation chrétienne et ontologique, à tort selon moi. Il faudrait plutôt creuser l'Angélologie païenne que chrétienne car l'idée même de Dieu les fait rire aux éclats. Ou plutôt sourire avec une douce ironie, avec ce sourire de compassion vraie qu'ils portent en eux pour leurs "ancêtres" et leurs croyances. Je me souviens de ses mots: "Tu es mon ancêtre". Cela avait un sens empathique infini. Cela sonnait comme un pacte d'amitié. (témoignages réunis par John Gelder sur lacunar.org)
Voir aussi la page Bienvenue de shukaba.org
* La Petite Loge Illustrée Journal d'un Jour Barde la Lézarde du 27 septembre 2007, A3 16 pages quadri, à consulter à La Loge de la Concierge, envoi sur demande contre 5 euros pour frais d'expédition (tarif lettre France métropolitaine).
** Le site du Printemps des Poètes (voir lien-logo ci-contre) met en ligne des définitions de toutes formes poétiques, occasion trop belle pour les Bardes Lézardés d'en inventer une nouvelle et d'en définir les règles, la pastille est née en 2005: un poème très court qui «tourne en rond», commençant et finissant par le même phonème. Il peut être mis en situation ou pas, écrit, peint, à lire ou à écouter, low ou high tech, les pastilles poèmes se feront à l'occasion «sticker» rond pour courir les rues et les murs de la Loge, ou livres, mis en scène dans des pages rondes (voir
cdL'Ivres)
- Pour exceller à cet exercice on peut se procurer utilement le Dictionnaire des Rimes (Le Robert) d'Armel Louis, auquel a très largement contribué John Gelder, écrivain et éditeur -