à La Loge de la Concierge tissages d'imaginaires & aboutements artistiques & hybridations textuelles 12-19 mars 2008 vernissage mercredi 12 exposition 15-20h tous les jours |
Mirella Rosner, l'autre croqué sur enveloppes et livres - Henri Maccheroni, Postériorité d'Eroto-woman, collage en vanité - Jean-Pierre Guay, Eloge du modèle - May Livory, Par tes yeux, collages sur triturages - Eugénie Kuffler, Cuba 1998-2007 Vidéoprojection du film "Dédale" de Sonia Cantalapiedra Textes au mur: John Gelder, Suzanne Dracius, Isabelle Dormion, Rudy Gerdanc, Sonia Cantalapiedra mercredi 12: Eugénie Kuffler: Conférence au Louvre, de son spectacle Una mata en una lata vendredi 14, 20h: extrait de Un trajet dans la nuit en cours de création, Diane Weber-Seban et Maxence Germain "en loge" mercredi 19,18h, Hot Chills: L'Histoire d'Omar Ba, le Peul (Eugénie Kuffler - piccolo et Francine Mercier - récitation, Hélène Bass - violoncelle) JOURNAL D'UN JOUR AU MUR: &loge 2 l'autre Miscellanées, extraits entrelardés de bribes (en rouge): Comment n'aurait
pas redouté le bruit des armes et le choc des combattants,
un homme qui craignait qu'une voyelle ne vînt en heurter
une autre, ou qu'un membre de phrase ne fût plus court
d'une syllabe que son membre correspondant. (Plutarque) Portrait de l'un La dive porte s'entrebâille : Sans procrastiner, Pandora, Sur tréfonds de vifs incarnats, Laisse gloser ces fronts d'éxégètes factices Sur les indécryptables essences métisses. Abandonne-leur ces pâleurs, Ce qu'ils érigent en valeurs. Quitte-les, ces pisse-copie ! D'Afrique et d'Inde et d'Utopie, Dans l'entrebâillement de la porte, là, Paraît ton présent, Pandora. Parée à ta Révolution, Telle une ultime Abolition, Parée, oui, de tous les dons, Femme debout sur fleurs levées, Écarlates, écartelées, Bien plantée, Fermement campée Dans la confusion de tes sangs. (Suzanne DRACIUS, extrait de L'entrebâillement de la porte, À Marie Gauthier, pour le 10 Mai, in memoriam, 2007) Le seul droit sera la force, la conscience n'existera plus. Le lâche attaquera le brave avec des mots tortueux, qu'il appuiera d'un faux serment. Aux pas de tous les misérables humains s'attachera la jalousie, au langage amer, au front haineux, qui se plaît au mal. Alors, quittant pour l'Olympe la terre aux larges routes, cachant leurs beaux corps sous des voiles blancs, Conscience et Vergogne, délaissant les hommes, monteront vers les Eternels. De tristes souffrances resteront seules aux mortels. (Hésiode - Les travaux et les jours) -La conférencière est habillée comme Humphrey Bogart dans "Our Man in Havana", avec en plus un foulard sous son panama, genre John Galliano. Elle se place devant les portraits photographiques, elle parle avec un ton sophistiqué.- A la conférence "Métissage et origines de la mondialisation" lors du Colloque international "L'expérience métisse", organisé par le musée du quai Branly à auditorium du Louvre, les 2 et 3 avril 2004, Monsieur Serge Gruzinski, du CNRS (Centre National de Recherche Scientifique), auteur de "La Pensée métisse", Paris, Fayard, 99, dit, entre autres choses, qu'il « ne vint pas à l'esprit des conquistadores Espagnols au Mexique au 16e siècle de penser les Indiens autrement qu'avec une pensée aristotélicienne, une pensée distanciée», « la même qu'il utilisait pour s'adresser à nous», ajouta-t-il. (...) E finalemente Señor Luis Felipe de Alencastro, universidad París-IV, dit qu'il «existe des espaces propices aux métissages - zones frontalières, ports, ou villes situées aux croisements des routes de caravanes...» (extraits de Conférence au Louvre, Eugénie KUFFLER, adaptation Paris février 08). TOUT EST EGO Décidément je ne peux me débarrasser de mon ego je signe je date encore de l'ego ok- mais je ne suis pas le seul il y a de la companie pas le moindre petit morceau de vie sur terre végétale, animale ou humaine qui ne soit pas ego (BEN) Balthazar: Je l'aime bien votre rire Lili: Je n'ai pas ri encore Balthazar: Ce n'est pas grave, je l'aime bien quand même (Tous deux s'assoient sur un banc) Lili (sourit): Pour lui, il fallait que je sois une femme modèle (Elle reboit une gorgée). Une femme qui plaise à son petit milieu À ses amis frustrés par l'envie de vivre (elle reboit une gorgée), à sa petite famille Balthazar: Oh la famille! M'en parlez pas, quel fléau !!! Ça devrait être éradiqué ce truc-là... Beau-père... Belle mère... Beau-frère... Enfin tous c'est trucs-là, quoi ! Qui nous gâchent bien la vie quand même... Lili (rire): J'irai pas jusque-là quand même. Balthazar: Maintenant, je peux le dire, j'aime vraiment votre rire. (Maxence GERMAIN extrait de la pièce en cours de création Un trajet dans la nuit) La condition humaine n'est qu'une histoire de récits. Nous connaissons tous des gens beaux qui n'ont jamais connu l'amour, parce que l'amour n'a rien à voir avec la beauté, mais avec la force du récit. (Tarun J. Tajpul) Habitantes, dialogo imaginario El autor: Habitantes es una mirada de la ciudad hecha desde el hombre marginal. De ahí el deseo de no nombrar a nadie, de ahí el delirio de sus personajes, de ahí su inevitable desolación, su -a veces- atrofiada esperanza. El prologuista: Sí, estas narraciones, cargadas de un amplio conocimiento del tema y a manera de preocupación filosófica, hurgan las mentes humanas de seres marginales, de seres enfrentados a situaciones límites de violencia, desgarrados por sus propias contradicciones. El estudiante dice "El amor no existe sino como un sórdido rencor hacia el otro". El transeúnte: "En ocasiones los dolientes encontraron la muerte tirándose a cubrir con sus cuerpos los inertes cuerpos amados" (...) El autor: Sin duda, es un libro oscuro y sus matices, creo, están emparentados al expresionismo. Los mitos se insertan en la geografía urbana y son varias las referencias propiamente literarias. Sobra decir de cómo Medellín, Bogotá, París (y otras ciudades -pensó el prologuista- cuyo relieve, como un fondo escénico, imprime una obsesiva referencia a la altura) están en estos Habitantes. Espacios de la alucinación, de la muerte y de los sueños. Hombres y mujeres que son, a su modo, anónimos-demiurgos, confrontados todos a su frágil y fugaz permanencia en el papel. El prologuista: Tu obra pivotea alrededor de dos elementos, la muerte como contenido y la música como forma para contrarrestar la angustia inherente a la idea de la muerte: - El conductor de un vehículo hacia la muerte, en donde él es también uno de los pasajeros. - La muchacha se erotiza en la soledad del cuarto hasta llegar al "salto al vacío". - El cartógrafo y El arquitecto diseñan un ciudad ideal, sin olvidar las manchas de sangra. - El lector confunde la realidad con la fantasía y encuentra a su "madre violada en medio de los libros de la pieza, revolcados, deshojados, manchadas las letras con la sangre de su sangre" y se va a perseguir niñas que a su vez van a perseguir conejos. - El niño "Lanza una última mirada al hombre muerto," que quizás sea su padre "y se vuelve a la cama". - El militar, soliloquio del enano fascista que llevamos dentro. - La prostituta después de "una aburrida sucesión de líquidos excretados y no compartidos, de glándulas mamadas, de gritos reprimidos o con mordiscos en la piel" encuentra en un joven el amor de su vida,] ¿o a su hijo? La galería de las atridas continúa, mas queda en el lector la satisfacción de encontrar liaison entre los personajes e indicios -sugeridos o imaginados- para asimilar el conjunto, como una no/vela que se configura mientras se metamorfosea. (Rudy GERDANC, Prólogo al libro del escritor colombiano Pablo Montoya) Cette drogue terrible -à savoir nous-mêmes- que nous absorbons dans la solitude (Walter Benjamin, cité par Liliane Giraudon, dans Mon Benjamin, site Inventaire-Invention) Chaque instant Léo défie la mort ; avec ses poings, avec les poèmes qu'il compose, ou avec l'alcool. - Si on boit, quelque part, c'est pour combler un manque, ou pour (silence) mais en aucun cas c'est pour passer le temps, c'est clair, c'est plus pour combler un manque, ou pour essayer de rétrécir un vide Je le questionne : - Et le manque le plus flagrant qu'on peut ressentir dans la rue? - Alors là, je vais pas répondre pour ON, je vais répondre pour JE. Le manque qu'on peut le plus ressentir dans la rue, je pense que c'est la solitude. La solitude de savoir que peut-être qu'il y a des personnes qui ont leur foyer, leur famille, des enfants et qui rigolent. Nous aussi on rigole, mais on rigole jaune quelque part, parce qu'on a pas la chaleur familiale quelque part, on a pas toujours à manger comme il faudrait et puis (silence) nous, on survit. Tandis que eux, ils vivent, entre guillemets on vit au jour le jour on a toujours cette obsession, qu'est-ce que je vais faire, où j'en suis, où je vais et qu'est-ce que je vais devenir. Et bon, pour un jeune de 23 ans comme moi, je me dis que je vois la trentaine arriver et j'ai encore pas de solution. Et à 40 ans ? Ça va donner quoi ? (extrait de Dédale, film de Sonia CANTALAPIEDRA) L'autre est l'être auquel on ne s'attend jamais. (proverbe shukaba) Je suis allé l'autre jour à une exposition d'art japonais destiné aux pauvres de White Chapel. On avait pensé, de cette façon, élever les esprits, et les ouvrir à la Beauté, à la Vérité et à la Bonté. En admettant - ce qui est loin d'être vrai - que les pauvres aient envie de connaître la Beauté, la Vérité, et la Bonté, leur vie même et les lois de cette société qui condamne un tiers des leurs à mourir dans des locaux de la charité publique sont une preuve que cette connaissance ne serait pour eux qu'un fléau supplémentaire. Ils auront encore bien plus à oublier que s'ils l'avaient jamais connu. Si la destinée m'avait condamné à vivre cette vie d'esclave qui est celle de l'ouvrier de l'East End jusqu'à la fin de mes jours, et si cette même destinée ne m'autorisait qu'un seul voeu, je demanderais immédiatement d'oublier tout ce que je sais sur la Beauté, la Vérité et la Bonté, tout ce que j'ai appris dans les livres, tout les gens que j'ai connus, tout ce que j'ai entendu et tous les pays que j'ai visités. Et si je ne pouvais obtenir tout cela, de cette destinée, eh bien, je crois que moi aussi je deviendrais alcoolique pour oublier tout ce que je sais. Parlons maintenant de ces gens qui tendent une main secourable! Leurs oeuvres sociales, leurs missions, leurs équipes de charité et tout le tremblement, cela peut se résumer en un seul mot : échec. C'est tout à fait naturel que l'on ne puisse parler que d'échec en la matière, parce qu'ils abordent les problèmes avec des idées complètement fausses, bien que sincères. Ces braves gens approchent l'existence des malheureux sans la comprendre le moins du monde. Ils n'arrivent même pas à savoir comment vivent les habitants du West End, et débarquent dans l'East End comme des professeurs et des savants. Ils n'ont absolument pas assimilé la sociologie pourtant simple du Christ, mais se penchent sur ceux qui vivent dans la misère et le mépris de tous avec la pompe de rédempteurs sociaux. Ils mettent pourtant tout leur coeur à leur ouvrage, mais si l'on excepte la poignée de miséreux qu'ils ont secourus de la misère, et l'infime part de renseignements sur l'East End -qu'on aurait pu avoir d'une façon plus scientifique et avec moins de frais-, on doit conclure que leur action a été particulièrement négative. (Jack London, Le peuple d'en bas, 1902, Phébus, p. 204) Qui se ressemble trop s'assemblera peu. (proverbe shukaba) Bonjour, Remplaçant veaux, vaches, cochons du Salon de l'Agriculture de la Porte de Versailles, je serai avec quelques milliers d'autres au Salon du Livre de la Porte de Versailles. J'y serai assis derrière une table car c'est ainsi, au Salon du Livre, que l'on reconnaît l'auteur du non-auteur. Le non-auteur, quant à lui, se reconnaît à sa position verticale et à sa déambulation - ou marche - permanente. Sur la table séparant l'être assis (ou auteur) de l'être vertical (ou non-auteur) des livres sont posés. D'une manière extrêmement judicieuse les livres sont tournés vers le non-auteur. Ce qui signifie que l'auteur-assis, lui, voit les livres à l'envers. Cependant l'auteur-assis n'en éprouve guère de trouble car, bien souvent, il se souvient que ces livres à l'envers sont les siens. En règle générale l'auteur-assis regarde avec des yeux de braise le non-auteur debout. Par symétrie le non-auteur debout fuit ces yeux délirants et avides. Néanmoins qu'advient-il lorsque l'auteur-assis se lève pour, par exemple, aller s'en griller une ? L'auteur-assis devenant l'auteur-debout doit-il être encore considéré comme auteur ou, verticalité et déambulation advenues, non-auteur ? Quoiqu'il en soit je serai derrière la table des éditions Diabase, située sur le stand de la Région Bretagne (stand S66) où le vendredi 14 mars, de 13h30 à 18h30, je dédicacerai mon dernier livre "Dix-sept têtes". A cette occasion voici une devinette (j'attendrai sur place vos suggestions) : Aux sept péchés capitaux, Franz Kafka en ajoute un huitième. Lequel? Cordialement Bruno EDMOND Il y a peu, lors d'une auto-publicité
pour des signatures au salon des kilomètres de livres,
je vous proposais une devinette. |